Polaroïds

Ouchy, mars 2016

"T'es en pleine fuite."

Le premier message.

Puis des centaines, des milliers.

Ce cher Charles, la plante, ton écharpe, Carmen, Tchai Tchai et tes vitres qui tremblent.

Des jours, des semaines.

Nendaz, le ski éthylique. Piscine-neige-piscine. Fabien ou le mélange improbable entre Defqon.1 et le jodel. Ton sourire, nous trois assis au Canadian avec une pinte chacun.

Quelques heures, tu me manques.

Le POP. L'ami Lénine et notre société indépendante dans la forêt, Chostakovitch et son foutu thème qui reste dans la tête. Les bus ratés, les oeufs brouillés. Ginger qui miaule, Hannelore et sa tresse.

"Sur du Gradur fais des pompes, des tractions!"

Deux mois.

Antonine-Steve, la Suze au lait, apfelkorn-Ramseier-vodka noire. Essertes-Servion en 5 minutes, on était bien caisses dans cette voiture. L'Internationale dans le bus. La neige. Le réveil à deux, ton souffle dans mon cou.

"Mon chauffage d'appoint."

La shisha dans ma chambre, sécher les cours, Ouchy-St-Sulpice, la cathédrale. USA-USSR.

Châtillens-collège ou la descente au mauvais arrêt. Les chaussures volées. Le cyrillique, les affiches, le drapeau et la chapka. Théo et Roberto. Hannelore déguisée en catin, et toujours ton sourire posé sur moi.

"Le temps s'enfuit et tout s'efface."

Les jours avec, mais aussi les jours sans. La Broye quand ça va vraiment pas, les ricochets, Ravel, Ansel et Leonid. Raph et ton père, mes bras cachés sous mes pulls. Les suçons. L'abus de Suze et le dépucelage gastrique. Montpreveyres-Les Cullayes, merci Pirolet.

Le choix. Les regrets. La lame sur mon poignet.

"J'ai ta main dans ma main, je joue avec tes doigts..."